name  Elizabeth, c'était le choix de son père. Ce père qui décidait de tout et finissait toujours, par imposer sa volonté. Rosalie, celui de sa mère : doux et simple, un prénom de fleur.  Elle était donc née Elizabeth Rosalie Perkins, et l’était restée plus de 21 année, avant qu’une décision de justice de ne rectifie la chose. Depuis plus de onze ans, la jeune-femme n’est plus que Rosa Perkins. Moonlight, il n’y avait que son père pour l’appeler ainsi…  ▨ age. 32 ans. Elle pensait que ça allait aller, qu'elle saurait gérer...Depuis plusieurs années elle était ce qu'on appelait « une adulte responsable ». Ce n'était donc pas logiquement, quelques chiffres de plus au compteur qui allaient lui faire peur. Il y avait néanmoins une chose à laquelle on ne l'avait pas préparée. Bon sang, pourquoi personne n'avait pensé à lui dire qu'une fois la trentaine dépassée, il fallait une semaine entière pour se remettre d'une cuite?   ▧ status. Célibataire, elle ne tient plus compte de ses échecs sentimentaux. Drama-queen en puissance, habituée aux ruptures non-conventionnelles, elle se contente aujourd’hui de papillonner. Ce n’est pas tant qu’elle est blasée par l’amour, c’est que le n’ayant jamais été un objectif de vie.   ▨ aspiration. Sali Salut. ▧ job. Régisseuse plateau au sein de la chaîne TV local. Pour faire simple, elle aide à la conception et à l'organisation des décors. Classe hein? Bon oui certes, ces derniers sont très souvent bas de gamme et faits de bric et de broc. Mais avec le peu de budget qu'ils ont, elle se demande même comment elle réussit à garder son poste, alors merci de ne pas trop critiquer son travail.  ▨ face. Leighton Meester   ▧ attirance. Elle aime autant les beaux muscles que les jolies courbes. ▨ style. Bordélique ▬ Dynamique ▬ Bornée ▬ Spontanée ▬ Souriante ▬ Lâche ▬ Protectrice ▬ Serviable ▬ Bonne vivante ▬ Rancunière ▬ Pingre ▬ Pragmatique ▬ Impatiente ▬ Egocentrique ▬ Sarcastique ▬ Flegmatique ▬ Sociable ▬ Impulsive

« C’est fait. » Elle avait murmuré ces mots, la voix tremblante et les prunelles hésitantes. Plongeant son regard dans celui de sa cadette, elle semblait frêle, perdue.
Lentement, elle glissa sa main dans la paume de Rosa, cherchant quelque réconfort qu’elle eu du mal à trouver : la brune semblait imperturbable. La mine réjouie mais le sourire contrit, elle regardait la scène en spectatrice, étrangère à ce qui se passait. Assimilant mal se mélange de bonheur et d'émotion, elle le comprenait pourtant. Sa mère, sa sœur, leurs larmes teintées de joie … Elle les comprenait, les enviait même, ne sachant comment réagir et jalousant presque leur bonheur qui sans nul doute, était sincère.

Attirant lentement le corps ridé de la sexagénaire contre le sien Rosa s'était enfin décidée à réagir. Doucement, elle refermait ses bras sur le dos de sa mère, lui témoignant un peu de cette empathie qui habituellement lui était caractéristique (elle en manquait cruellement ce soir là). Dans un premier temps, la vieille femme n'afficha qu'une sorte de raideur  avant de se laisser aller.  De nouveaux, les larmes sillonnèrent ses joues et cette fois, de longs sanglots résonnèrent à travers la pièce. Chaque gémissement, chaque plainte qu’émettait sa mère racontant à travers leurs échos, la longue histoire qui était la leur.
Lentement, le regard de Rosa croisa celui de sa cadette ; un sentiment mutuel les étreignait tandis que les mêmes souvenirs remontaient.  Dans les larmes que versait leur mère, il y avait les coups de leur père. Il y avait les insultes, les excuses, les nuits passées à supplier. Il y avait de la tristesse en somme. Beaucoup de tristesse, mais aussi beaucoup d’amour. Tout l’amour qu’elle avait dû ressentir quand, par une nuit d'hiver, la femme au foyer qu’elle était, avait pris son courage à deux mains. Elle avait réveillé ses trois filles en pleines nuit et avait dû trouver les bons mots pour leur expliquer. Frigorifiée, elle les avait fait monter une à une dans la voiture, et avait démarré sans se retourner.
Elle n’avait eu par la suite que quelques jours de répits. Quelques jours à dormir dans la voiture et courir les assistantes sociales. Très vite, s’en était suivie une longue et douloureuse procédure judiciaire qui ne lui avait laissé rien d’autre que ses trois enfants. « Oui maman, c’est fait…l’appartement est à nous. » Murmura Rosa à son tour. Vingt ans. Presque vingt ans que sa mère épargnait, économisait, mettait chaque sous de côté dans le seul but d’acquérir cette vielle mansarde invendable.

Baladant son regard à travers la pièce, la brune ne pouvait s’empêcher de penser qu’il s’agissait là, d’un mauvais investissement. Mal agencé, mal isolé, l’appartement portait sur ses murs les caprices, bêtises et autres idioties des sœurs Perkins, une partie de leur enfance aussi, ainsi que toute leur adolescence. Trois pièces aux parquets grinçants qui les avaient vu grandir, s’épanouir puis partir une à une du domicile. A l'image de Springfileld, la ville où elles avaient trouvé refuge, il n’avait rien de luxueux, de charmant ni même, d’attachant.Mais pour sa mère, ses sœurs et elle-même, il représentait le monde.
Rosa se rappelait la joie immense qu’elle avait ressenti en le découvrant, ce bonheur écrasant en comprenant : elles avaient un chez elle. Enfin. Elles qui pendant un an, n’avaient connu que centre d’aides, refuges et hôtels insalubres, avaient un toit, location de courte durée et que sa mère en ce jour achetait.
Et peut-être était-ce aussi pour ça, que les deux autres étaient aussi bouleversés : il y avait de la nostalgie à regarder ces vielles brique. Rosa elle, ne voyait  que les regrets. Si la trentenaire ne ressentait aucun attachement vis-à-vis de ce logement, si elle avait autant de mal à éprouver une quelconque joie face à l’acte d’achat, c’était qu'il lui rappelait que des trois sœurs Perkins, il n'en restait que deux.
« Assez de pleurs, assez de pleurs » Déclara la voix cassée de sa mère qui déjà, essuyait ses larmes.
« Allez, allez. On passe à table ».